où Cicéron, le sauveur de la République, Cicéron, de tous ceux qui portèrent le nom de pères de la patrie, le premier qui en fut honoré et le seul qui le mérita, nous est montré comme un vil Rhéteur, un lâche ; tandis que l’infâme Catilina, couvert de crimes qu’on n’oserait nommer, prêt d’égorger tous ses magistrats, et de réduire sa patrie en cendres, fait le rôle d’un grand homme et réunit, par ses talents, sa fermeté, son courage, toute l’estime des Spectateurs ? […] Je pourrais imputer ces préjugés aux déclamations des Prêtres, si je ne les trouvais établis chez les Romains avant la naissance du Christianisme, et, non seulement courants vaguement dans l’esprit du peuple, mais autorisés par des lois expresses qui déclaraient les Acteurs infâmes, leur ôtaient le titre et les droits de Citoyens Romains, et mettaient les Actrices au rang des prostituées. […] Quand leurs lois déclaraient les Comédiens infâmes, était-ce dans le dessein d’en déshonorer la profession ? […] Aux citoyens zélés succédèrent des délateurs infâmes, et au lieu qu’autrefois les bons accusaient les méchants, ils en furent accusés à leur tour. […] [NDE] Digeste de Justinien, Livre III, Titre II « De ceux qui sont notés d’infamie », 2, § 5, in Corpus de droit civil, ca. 530 : « Le préteur ajoute : "celui qui montera sur un théâtre, sera infâme".