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157. (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238

Mais que pour détourner les Genevois de l’établissement proposé, il leur présente le théâtre le plus décent de l’univers comme l’école du vice, les Poètes comme des corrupteurs, les Acteurs comme des gens non seulement infâmes, mais vicieux par état ; les spectateurs comme un peuple perdu, et à qui le spectacle n’est utile que pour dérober au crime quelques heures de leur temps ; c’est ce que l’évidence de la vérité peut seule rendre pardonnable. […] En est-il un seul qui ne conçoive le plus profond mépris pour cet infâme caractère ? […] M. de Voltaire, que vous n’accuserez pas d’exercer un métier infâme, était-il semblable à lui-même en écrivant ses tragédies ? […] Le vice n’a que la religion et l’honneur ; d’un côté l’on excommunie les Comédiens, de l’autre on veut les rendre infâmes, je demande par quel effort généreux ils se priveraient des plaisirs tolérés par les lois et permis par la nature ? […] A Rome les Comédiens étaient des esclaves1 ; la condition d’esclave était infâme, et par conséquent celle de Comédien ; M.

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