Cela paraît par quelques endroits de Saint Augustin et de Saint Jérôme, de sorte que certaines expressions qui nous blessent, ne faisaient pas plus d’impression dans les esprits, qu’en font présentement ces mots à double sens, ces tours ingénieux et agréables, avec lesquels on expose à présent une intrigue d’amour dans un Roman, ou sur le Théâtre. […] » Qu’on ne s’excuse donc pas sur ce qu’on n’entend point de mauvais mots dans les Tragédies ; on n’entendait rien dans les anciennes qui fit des impressions aussi fâcheuses. […] que rien n’est plus contraire aux bonnes mœurs que d’assister à quelque spectacle, que l’âme s’y trouvant séduite par le plaisir, reçoit aisément les méchantes impressions du vice ; et tout Stoïcien qu’il était, il avoue qu’il en sortait plus avare, plus ambitieux, plus porté au plaisir et au luxe. […] Les pièces comiques lui paraissent dangereuses, parce qu’elles roulent ordinairement sur les fictions de quelque intrigue amoureuse et déréglée, lesquelles font d’autant plus d’impression dans l’esprit, qu’elles sont exposées avec plus de tour et d’élégance. […] Vous sortez du Théâtre le cœur plein d’adultère, et vous demandez quel mal vous faites ; êtes-vous de fer ou de pierre pour ne recevoir aucune impression de la vue, de la parure, des paroles, du chant et des gestes des Comédiennes ?