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64. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. L’Arétin, le Tasse, l’Arioste. » pp. 38-79

Je ne sai si elle l’avoit entendu dire, ou si elle l’imagina : elle en étoit très-capable. […] C’en étoit une en effet ; & le Tasse, par une autre imbécillité, s’imagina que, pour faire excuser sa passion & obtenir sa liberté, il falloit entrer dans les idées du Duc, s’avouer insensé, & attribuer tout à sa folie, qui par une nécessité invincible, lui avoit arraché ses sentimens. […] Deux autres imaginations furent, ou la cause, ou l’effet de sa folie : il s’imagina que la cause de son mal & la source de ses talens sublimes, n’étoient pas naturelles ; il se crut ensorcelé, & le jouet d’un esprit-follet qui le tourmentoit. […] Persuadé que ses talens & ses connoissances étoient au-dessus de l’humanité, il s’imagina avoir, comme Socrate, un esprit-familier qui lui découvroit les choses les plus merveilleuses : il en étoit persuadé, & vouloit le persuader aux autres. […] Mirabeau, dans sa préface sur Roland, se moque d’une calomnie si mal imaginée, sans preuve, sans vraisemblance.

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