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232. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

Mais voyons si ces conditions admises, Saint Thomas et les autres Théologiens ont beaucoup risqué de permettre la Comédie, et s’ils vous sont aussi favorables que vous vous l’êtes imaginé. […] D’ailleurs, ne prétendez pas vous imaginer et nous persuader que la Poésie en soit si épurée, qu’il n’y ait point du tout de danger à la lire. […] On aime mieux laisser à la discrétion des Confesseurs et des Directeurs habiles et prudents, de voir s’il y a lieu en effet de faire quelque exception aux règles générales dans des occasions rares et extraordinaires, que de donner lieu à certaines gens de s’imaginer faussement qu’on pourrait avec raison faire souvent ces sortes d’exceptions. […] Elle se faisait une véritable peine dans le monde de dire avec qui elle était logée, et dès qu’elle en fut la maîtresse, elle n’eut point de repos qu’elle n’eût délogé : Elle m’a même dit depuis peu que des Comédiennes l’ayant accostée aux Tuileries, elle fut dans le dernier chagrin ; elle s’imaginait que tout le monde la dût montrer du doigt, et ne fut point tranquille qu’elle ne fût sortie plutôt qu’elle n’aurait pas fait sans cette malheureuse rencontre. […] Ou si on ne peut pas s’imaginer qu’il les ait ignorés, qui pourra l’excuser d’en avoir été si peu pénétré, et d’avoir eu l’esprit plus rempli de Comédies que de l’Evangile et des Epîtres de Saint Paul, qu’il faudrait que je copiasse, si je voulais rapporter tout ce que ce grand Apôtre a dit pour établir ces vérités fondamentales de la Religion ?

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