Avec les corrections que je propose, ou de semblables et surtout de meilleures que tout autre pourrait imaginer, je crois que la Comédie de l’Avare peut être conservée pour le Théâtre de la Réformation. LA MERE COQUETTE, Il y aurait de l’injustice à ne pas avouer que cette Comédie de Quinault est bien imaginée et bien conduite ; mais quant à l’article des bonnes mœurs, il ne paraît pas que l’Auteur en ait été occupé autant qu’il l’aurait dû, puisque le principal personnage de sa Pièce est insoutenable de ce côté-là, et suffirait seul pour exclure la Coquette de tout le Théâtre, où l’on aura pour but d’instruire en divertissant. […] On croirait qu’il ne peut pas y en avoir un seul qui souhaitât avec empressement d’avoir des Procès à juger, et l’on s’imaginerait plutôt qu’un tel emploi est regardé comme une gène très pénible et très ennuyeuse. […] Du Fresny , Cette Comédie me paraît excellente ; le Poète entreprend de corriger un défaut qui, selon le titre de sa Pièce, paraît particulier à une Province, et par cette raison on pourrait s’imaginer que l’instruction ne serait pas générale pour des Spectateurs de tout pays ; cependant si l’on y prend bien garde on s’appercevra que ce défaut n’est que trop commun, et que malheureusement en tout pays on trouve des parents et des frères qui ne vivent pas en bonne intelligence et même qui se détestent mutuellement.