Il décrit l’opération magique qui doit faire renaître Moliere, (il faloit dire revivre ;) c’est lui-même, on le voit, aussi-tôt on tire un rideau, & on voit son buste élevé au milieu du Pautheon, cette idée est puérile & risible ; une vraie résurrection donne les personnes, & non pas leur buste : c’est lui même, on le voit, sans bras ni jambes, voilà Moliere bien estropié, il l’est en effet ; dans l’assemblée a-t-on besoin d’évocation pour avoir un buste. […] L’habit de deuil est il bien convenable le jour de son apothéose, où on lui décerne l’immortalité ; cette idée est tout à fait hétéroclite, il y a cent caractères comiques, que Moliere n’a pas traités, & tous les jours il en naît de nouveaux, le ridicule est inépuisable ; n’y eût-il que les entousiastes, ils sont vraiment comiques. […] Cet in-promptu projetté, & préparé à loisir, cette galanterie provinciale est une idée fausse : donner des couronnes, suppose une supériorité que l’acteur n’a pas sur le poëte, dont il n’est que l’organe, dont il ne doit que rendre les sentimens, les expressions & les idées. […] Les deux Roses dont il a été souvent fait mention dans la tragédie, firent naître à l’auteur l’idée de la petite farce des trois Roses, qu’il fit jouer peu de tems après. […] Les usages Chinois, perpétués dans le Tonquin, donnent la juste idée de la comédie.