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91. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE III. Est-il à propos que les jeunes gens aillent à la Comédie ? » pp. 55-83

Dans les idées du monde il est aisé d'y appliquer toute la doctrine du P. […] comment peut-il justifier jusqu'à l'opéra, la danse, la musique, parce qu'on peut faire de beaux motets pour l'Eglise, comme s'il y avait un seul air à l'opéra qui n'inspire la mollesse et la passion, et comme s'il convenait de les chanter à l'Eglise, et de rappeler l'idée de cette morale lubrique que Lully réchauffa des sons de la musiqueo  ? […] La morale lubrique qu'on y débite à tout propos, dévoile les idées, les sentiments, l'occupation d'un cœur pétri de corruption que la scène fait naître et entretient, au préjudice de tous les devoirs, l'imprudence et le crime des parents qui le souffrent, et se repentiront, mais trop tard, d'avoir ainsi éteint dans leurs enfants la vertu, la sagesse, la soumission. […]  » Les Saints n'y seraient pas venus, s'ils n'eussent voulu y applaudir ; et pour concilier leur conduite avec l'idée qu'ils voulaient que l'on eût de leur aversion pour le théâtre, ils désirèrent que toutes les pièces ressemblassent à Esther. […] On disait partout, on lui écrivit de vingt endroits, qu'il était indécent de produire ses nièces et des filles de qualité rassemblées de tout le royaume, que c'était mal répondre à l'espérance des parents, et à l'idée qu'on avait de sa Communauté, d'en faire des Comédiennes.

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