) les Ministres de la Religion, comme des Pedans épris d’une fausse idée de perfection, des Moralistes déclamateurs & sans esprit, dangereux dans un Etat, des Prêtres de Moloch… des Fanatiques… qui veulent qu’on tienne les Peuples prosternés devant les préjugés reçus comme devant les Crocodiles sacrés de Memphis, ni enfin nous enseigner qu’il faut d’une main hardie briser le talisman d’imbécillité auquel est attachée la puissance de ces génies malfaisans : Si la bouche de ceux-ci peut s’ouvrir encore pour traiter par celle d’Hypermnestre (édition 1759) ces mêmes Ministres de fourbes dont la langue au mensonge vendue, veut en prenant sur nous un funeste ascendant, paroître nous servir en nous intimidant , & pour nous dire que quand un Prêtre a parlé d’un avenir, c’est foiblesse de trembler sur sa foi , à moins qu’on ait vû sur lui la vérité descendre ? […] ) qu’il n’y a point de véritable liberté dans l’homme, & qu’on ne peut se former aucune idée de ce mot appliqué à la volonté , Phédre & Oedipe nous apprennent que le Ciel punit l’homme des péchés qu’il lui fait commettre. […] des Philosophes trop hardis, qui ayant à peine jetté un coup d’œil rapide sur les choses, ont pris tout à coup leur essor dans la région des idées, pour y bâtir sur des nuages legers des hypothèses chancelantes ; nous les avons vus, dis-je, arrêtés, confondus au milieu de leur course, l’histoire toute récente de leur défaite se lit encore à nos portes ; à côté de cet arc de triomphe élevé à la Religion, nous ne verrons plus quatre affiches se renouveller tous les jours pour lui disputer ses lauriers ; & ne voyant plus autel contre autel, le libertin & l’impie n’auront plus à nous insulter en nous disant : (Ps. 54. v. 9. […] A la seule idée d’un si touchant spectacle, qui n’est que trop réel, nous permettrez-vous de nous plaindre, Ecrivains prophanes, dont les plumes trempées dans le filtre préparé par Sagane & par Veïa, servent d’étais à nos théâtres contre les coups de nos béliers ?