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18. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XIX. Des Talens mal-à-propos attribués aux Comédiens. » pp. 45-62

Inutilement la chercheroit-on dans des sujets dont les pas sont comptés, les démarches assujetties à une loi étrangére, & qui doivent mouvemens, idées, expressions, enfin tout à autrui. […] Tous ses devoirs se bornent à suivre pas à pas les idées du Poëte ; à prendre les mouvement qui y sont tracés, à rallentir ou à précipiter son action, selon que les situations qui lui sont prescrites l’exigent. S’il est des passages d’un mouvement à l’autre, qui soient difficiles, parce qu’ils s’entrechoquent ; ils sont marqués par des expressions coupées, par des idées interrompues, par la ponctuation. […] Dans le premier cas, il n’y a point d’idées, point de finesse, point d’expression même que l’Auteur, (nous ne parlons que de ceux qui méritent ce titre) n’ait comparées à d’autres, donc il n’ait balancé la force, la douceur & les effets. […] Tels sont les Comédiens à l’égard des Auteurs : copistes serviles ; il ne leur faut que de l’attention pour entrer dans leurs idées & les mettre dans un beau jour ; comme l’Eleve n’a besoin que de voir les Tableaux d’un Maître pour les rendre.

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