Il sait que l’esprit va naturellement d’une idée qu’on lui présente à une autre qui a quelque ressemblance avec elle ; qu’il est aisé de faire l’application d’une Religion à l’autre, et que les spectateurs ne sont que trop disposés à la faire. […] Voilà tous les Prêtres dont Homère fait mention : quels égards n’a-t-il point pour eux, conformément à la haute idée que son siècle en concevait ? […] Mais Homère et Virgile pensaient autrement que nos Poètes au sujet des Prêtres : ils suivaient pour règles et la nature et l’usage établi ; ils savaient que le Sacerdoce est en soi un ministère considérable, et qu’on en avait toujours eu cette idée. […] La conservation de la Religion dépend beaucoup de la haute idée qu’on a de celui qui en est l’Auteur ; aussi bien que la conservation d’un Etat dépend fort de l’estime qu’on a pour celui qui en est le Chef. […] Mais quand cela ne serait pas ; je réponds en second lieu que l’idée qu’on se forme des Chapelains est une erreur très grossière.