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106. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IV. Bassesse légale du métier de Comédien. » pp. 75-100

Il n’y a point d’honnête famille qui ne crût se déshonorer en l’embrassant, et se mésallier en se mariant à ceux qui l’exercent. […] Pour des maris et des femmes légitimes, le plus mince bourgeois, s’il a des sentiments, ne s’est pas encore avisé de se pourvoir à cette pépinière, ou si quelque honnête famille, par l’aveugle entêtement d’un enfant, s’est vu obligée d’accepter une si honteuse alliance, le contrat a dû porter, par une clause bien expresse, que le futur ou la future quitterait la profession. […] Le théâtre est plus contraire à la noblesse que le commerce, les fermes, la domesticité, les arts mécaniques, qui n’ont après tout rien que de légitime et d’honnête dans la religion et dans l’Etat, qui sont même utiles au public. […] Un homme de condition Comédien est un phénomène ; à peine s’en trouve-t-il d’une honnête famille.

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