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44. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « La criticomanie. » pp. 1-104

Rousseau, pour prouver que Molière n’a pas voulu en faire un homme vertueux, l’effet de cette comédie a dû être pour les trois quarts et demi des spectateurs le même que si cet auteur célèbre avait eu réellement l’intention de se moquer d’un homme vertueux. […] En effet, il le représente professant constamment qu’un homme d’honneur doit être franc et sincère, et ne rien dire qui ne parte du cœur ; qu’il se ferait plutôt pendre que de trahir sa conscience. […] Il est possédé d’une passion folle, à la vérité ; mais il la combat, il en triomphe en homme vertueux. […] Enfin, je pense que cet homme, Trahi de toutes parts, accablé d’injustice, Qui veut sortir d’un gouffre où triomphe le vice, ne peut être qu’un homme probe, d’une grande sensibilité et excédé ; ce qui est plus respectable que risible. […] Si on y supportait des fadaises, des petits raffinements de vanité, quelques manières ou des phrases de mauvais goût, l’homme pervers y était en horreur ; on y frappait d’anathème les cœurs corrompus.

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