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239. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE VI. Où l’on examine si le Bal public proposé par M. Rousseau ne serait pas plus préjudiciable aux mœurs de Genève, que le spectacle qu’il proscrit. » pp. 211-224

L’Evangile veut formellement que l’homme quitte tout pour s’attacher à sa femme ; mais vous, qui vous croyez fait apparemment pour le corriger et l’interpréter, vous voulez que les hommes ne voient leurs femmes que le moins qu’il leur sera possible. […] Les hommes iront au Cercle se dessécher les poumons avec la pipe, et boire à la Suisse, pour édifier tous les Philosophes de votre goût. […] Ils ont toujours vu, jusqu’à présent, dans un ivrogne un homme dégoûtant et ridicule, à qui l’on doit craindre de donner sa confiance. […] Quelle preuve avez-vous qu’un homme méchant dans le vin soit nécessairement, également mauvais à jeun ? […] Les Héros de Genève ne lui seraient guère plus utiles que ses fortifications : mais souvenez-vous que vous avez dit qu’il fallait des hommes et des Héros à une République : or Genève est une République ; il est donc sage de mettre souvent des Héros sous les yeux de vos Concitoyens, pour leur servir de modèles.

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