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186. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 68-96

Que l’usage du fard est un péché, que c’est une invention du vice, qu’il ne donne que des faux attraits, que les hommes en sont généralement peu touchés, & qu’à la longue, il défigure le visage, & détruit les graces même qu’on esperoit d’y trouver. […] dit La Fontaine, le monde étoit dans son enfance, les hommes ignoroient ce bel art ; mais l’amour n’est il pas Prophéte, créateur ? […] Il enseigne par tout la même morale, dans l’art d’aimer, il exhorte à se tenir dans une honête propreté, il condamne l’indécence & le désordre des habits : nec vacua in laxâ pes tibi pelle natet  ; mais il ne veut point dans les hommes de frisure, de parure récherchée, il faut laisser toutes ces foiblesses aux femmes, & aux hommes effeminés, qui leur ressemblent ; ce ne sont que des femmes impudiques, & des hommes qui outragent la nature : Cætera lasciva faciant concede puellæ, & si quis male vir quærit habere virum  ; une noble négligence convient à l’homme, il ne doit plaire que par sa bonne mine : forma viram neglecta dicet . […] Les hommes dédaignoient ces ornemens, & se moquoient de cette foiblesse. […] Les hommes efféminés qui les louent, & les imitent, ne sont pas moins faux.

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