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2. (1758) Lettre à M. Rousseau pp. 1-42

D’ailleurs, pouvez-vous dire que des êtres que la dépendance rendait heureux, et qui n’étaient enchaînés que de fleurs, conservent encore le droit d’exiger beaucoup d’égards après s’être odieusement révoltés contre des maîtres qui ne leur demandaient que des désirs et de la constance ? […] Ces Solitaires n’étaient heureux et sages qu’en apparence. […] Il avait adopté un chêne sous lequel il s’asseyait toujours, et cet arbre, autrefois peut-être l’heureux berceau des tendres amours, n’était plus maintenant que l’asile des noirs soupirs et des criminelles méditations. […] Non, je crois les plaisirs nécessaires ; je ne les fuirais pas, s’ils avaient conservé leurs premiers charmes : ils étaient faits pour nous rendre heureux ; mon cœur, sans les avoir jamais connus, en chérira toujours l’image ; mais ils ne sont plus, ils ont péri par les mains qui nous les dispensaient…. […] Zima fut désabusé, devint sensible, et fut heureux.

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