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83. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VIII.  » pp. 195-221

Quelques ex-Jésuites qui vivent à Cahors où la Société étoit très-puissante, ont cru se manquer à eux-mêmes, s’ils ne se déclaroient pour le théatre, ils ont crié plus haut que les autres, & décidé que le comédie étoit permise. […] C’étoit offenser la naissance, la fortune, la prudente, les graces, la Robe & le Clergé ; & c’est le Clergé & la Robe qui portent ces funestes coups, par rivalité ; ni l’un ni l’autre ne s’en embarrassoient guere, mais les Dames poussoient les hauts cris : dévoiler les ridicules mysteres d’une vieillesse galante, & les mysteres sacrés d’une Justice Ecclésiastique, ces forfaits de leze coquetterie ne se pardonnent pas. […] Tel autrefois le Sénat des femmes, créé par Héliogabale, avec la haute jurisdiction sur les affaires de galanterie ou de toilette ; mais depuis que le théatre est devenu le sage mentor & le souverain des François, l’autorité des femmes est devenue souveraine : elles donnent des loix, prononcent des arrêts & des oracles, & sont des Divinités, à qui tout rend un culte réligieux.

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