Si l’excès du divertissement est donc un péché (comme on n’en peut douter) les Comédiens sont en état de péché, comme aussi tous ceux qui assistent à la Comédie pèchent, et ceux qui leur donnent quelque chose sont comme les fauteurs de leur péché, ce qui semble être faux ; car nous lisons dans la Vie des Pères qu’il fut un jour révélé à saint Paphnuce qu’il n’aurait pas dans l’autre vie un plus haut degré de gloire qu’un certain Comédieng. » Si l’objection que se fait saint Thomas est subtile, sa réponse n’a pas moins de délicatesse et de solidité. […] Il ne faudrait pas remonter bien haut pour voir que la plus infâme de toutes les conditions était celle des Cabaretiers : ils n’étaient reçus ni en témoignage, ni même à intenter aucune Action pour le payement de ce qui leur était dû, tant on craignait de salir les Tribunaux en y parlant d’une profession si honteuse ; cependant ils ont aujourd’hui la qualité de Marchands de Vin, et travaillent à se faire incorporer parmi les Marchands que par distinction on appelle Honorables hommes, et dont on fait les Consuls et les Echevins, qui sont les premiers grades de la Bourgeoisie. […] Cependant vos Docteurs qui font sonner si haut les Pères et les Conciles, n’en suivent pas si scrupuleusement les décisions contre les Jeux. […] Je doute qu’on puisse dire la même chose les personnes zélées qui parlent si haut contre eux. […] Ses enfants furent présentés au baptême par des personnes de haute naissance, et l’un d’eux fut prêtre habitué à Saint-Sauveur.