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20. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IX. Défauts que les Etrangers ont coutume de reprocher à notre Tragédie. » pp. 231-259

J’ai rapporté plus haut, d’après Aristote dans sa Rhétorique, que les premiers Tragiques Grecs tomberent dans cette faute. […] Quand Agrippine irritée de ce qu’un homme qu’elle a fait Gouverneur de son Fils, ne la laisse jamais seule avec lui, dit à Burrhus, Ai-je donc élevé si haut votre Fortune, Pour mettre une barriere entre mon Fils & moi ? […] Cet homme que de si bas, elle a élevé si haut, est devenu une barriere, qui l’empêche d’approcher de son Fils. […] Si nos premiers Poëtes eussent connu leur Art, ils eussent pensé tous, qu’un Poëme dont l’objet est d’exciter la plus grande émotion, ne devoit point prendre pour Passion ordinaire, celle qui ne cause ordinairement qu’une foible émotion : mais aucun de nos premiers Poëtes Tragiques n’avoit, comme je l’ai dit plus haut, étudié son Art : ils ne songeoient qu’à satisfaire le goût de leurs Spectateurs.

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