Cet ornement d’une belle robe est devenu chez les Dames de haut parage une piéce importante de la parure, & l’art du caudataire un des beaux arts, un des arts libéraux, qu’on a grand soin de leur faire apprendre, & exercer, pour bien imiter toute la grace & l’adresse des animaux. […] Les longues queues sont rares, elles ne subsistent qu’au Palais, dans le haut Clergé, dans les grandes cérémonies, processions, funérailles, entrées, mariages, couronnement des Princes, où elles jouent un long rôle, dans les écussons, où l’on voit une foule de queues de toute espece, & sur le théatre dont elles sont une décoration. […] Tout cela veut dire qu’on n’en fait rien, & rabat un peu la fierté des queues qui voudroient faire remonter leur généalogie à une si haute antiquité, & à travers cinquante quartiers descendre en droite ligne du sang royal de David. […] A son exemple sans doute on voyoit sur le casque des anciens gueriers des crêtes, des plumes, des griffes, des queues ; ne porte-t-on pas encore des plumes autour du chapeau, & les femmes de hauts clochers à la Grecque, qui semblent mettre le visage au milieu du corps, comme autrefois on portoit des chapeaux pointus, en forme de pain de sucre ? […] On diroit que ce sont des Dames perchées au haut des mats ou des piques, qui négligeamment & sans ceinture abandonnent leur robe aux jeux des zephirs.