Nous y verrons à quels excès ont pu se porter les rivalités, la jalousie, l’ambition, et ces controverses inintelligibles, et ces dogmes bizarres qui exaltent les esprits, les divisent et produisent les schismes ; nous y verrons l’Eglise de Rome déclarant schismatique l’Eglise de Constantinople ; l’Eglise grecque déclarant schismatique l’Eglise romaine, et toutes deux se condamnant avec raison, car toutes deux ont dénaturé la religion du Christ, et déserté sa morale pour se partager les royaumes de la terre, et ont ainsi sacrifié sur les hauts lieux et adoré le veau d’or. […] Racine l’a rappelé à son rang, à sa dignité, par ces vers prêtés à Burrhus que Narcisse rapporte à Néron, et qui, dans l’esprit du poète, avaient une haute et hardie destination. […] « L’Eternel est son nom, le monde est son ouvrage, Il entend les soupirs de l’humble qu’on outrage, Juge tous les mortels avec d’égales lois, Et du haut de son trône interroge les rois…t. » Quelle leçon plus éloquente, plus sage, plus hardie, a-t-on jamais adressée à ceux qui gouvernent la terre, que celle prononcée par Joad, aux pieds du jeune Joas, après avoir ceint son front du bandeau royal, et l’avoir reconnu pour son roi ?