« Qui sibi nequam est cui bonus erit. » Ces pièces de collège fussent-elles tolérables pour des laïques, peut-on sans gémir voir de jeunes Ecclésiastiques sur le théâtre, quitter leur habits, vêtus en mondains, en arlequin, en femmes, fardés, mouchetés, débitant des galanteries, chantant des airs efféminés, dansant, cabriolant, ce qui leur est absolument défendu par tous les canons, et qui est ordinaire dans les collèges où l’on emploie sans distinction les clercs, comme les autres, souvent bénéficiers dans les ordres sacrés ? […] Or ces règles veulent qu’on ne représente des pièces de théâtre dans les collèges que très rarement, que le sujet en soit pieux, qu’elles soient toujours en latin, même dans les entractes, qu’aucune femme n’y soit admise, qu’aucun acteur n’ait des habits de femme ; que pour anéantir jusqu’à l’occasion et au prétexte, on distribue les sujets de sorte qu’il n’y entre aucun rôle de femme. […] langage, sujet, habit, mélange de sexe, caractère de rôles, rien n’échappe au prudent législateur : « Tragediarum et comediarum quas nisi latinas et rarissimas esse oportet argumentum sit latinum et pium, nec quidquam actibus interponatur quod non sit latinum et decorum, nec persona mulieris vel habitus interponatur » (Reg. rect. de ration. stud. n. […] Ces pièces sont-elles toutes saintes, toutes en latin, même dans les intermèdes, nul rôle de femme, nul habit de ce sexe, nul déguisement ? […] Mais y unir la magnificence des habits, la délicatesse des parfums, le dieu de la bonne chère, la danse, etc., c’est en vérité une morale bien singulière ; faire danser sur un théâtre, et faire des remerciements au plaisir, la foi, la mortification, l’humilité, la religion ; je ne sais si l’indécence d’un tel spectacle l’emporte sur le ridicule.