Mes études achevées, il s’agissait d’appliquer à un objet l’éducation qu’ils m’avaient donnée, mais dans ce siècle où le savoir le plus sublime ne conduit à rien sans la fortune, mon Père eut bientôt lieu de désespérer que les faveurs de cette Déesse fussent destinées à un jeune homme qui ne savait qu’un peu de grec et de latin ; qui n’avait pas assez de crédit pour solliciter avec succès un bénéfice, qui n’avait pas assez de loisir et de biens à sacrifier à l’espoir de la célébrité dans le Palais de Thémis ou dans les laboratoires d’Hippocrate ; l’emploi parut donc à mon Pere l’unique ressource à laquelle je pusse m’attacher ; je sentais trop vivement ma situation et la sienne, pour ne pas convenir de la sagesse de ses intentions.