Mais vous à qui Dieu a accordé une plénitude de grâces et le pouvoir de dompter toutes vos passions, ne vous mariez pas, l’état du Mariage augmentera vos devoirs envers Dieu plus on se propose de devoirs à remplir, plus on s’expose à commettre de fautes : ne vous mariez pas, vous ferez encore mieux. […] Gresset toute la vénération qu’elle mérite, quand on a comme lui l’âme assez sublime pour pouvoir ne s’occuper que de Dieu, ce serait pêcher que de ne pas profiter d’une grâce aussi singuliere, ce serait pêcher de ne faire que le bien quand on peut faire le mieux, que dis-je, il y aurait de l’impiété à mépriser les tresors de la grâce ; mais il y aurait de la témérité sans doute à s’imposer les devoirs des Saints, quand on a beaucoup à travailler encore pour être juste. […] Puissai-je toujours faire le bien pour me rendre digne aux yeux de l’Etre suprême de toute l’étendue de sa grâce ; mais en supposant que je ne l’obtienne point cette plénitude de grâce, qu’on me permette de ne pas croire que je sais un reprouvé. La Théologie ne balance point à admettre différents degrés de grâce, dont il résulte qu’il y a différents degrés de vertus et de mérites, par conséquent différents degrés de récompense ; qu’on me permette donc d’espérer dans la miséricorde de Dieu, et de croire que j’aurai part au degré de ses faveurs en récompense du bien que j’aurai fait, comme Mr.