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12. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IV. Le Peuple doit-il aller à la Comédie ? » pp. 60-74

L’Hôtel de Bourgogne, de Guénégaud, etc. tout à suivi la pente des vices et le goût du peuple ; qui peut s’en défendre ? […] Mais le Parnasse a beau faire le pompeux éloge de l’art et des talents, l’étalage des beautés et des règles, la critique des défauts et du goût, dans le fond Melpomène et Thalie n’aiment que la débauche et l’argent. […] Cependant le goût du célibat, ou plutôt de la débauche, était si général, qu’Auguste craignit l’extinction du peuple Romain et la dépopulation de l’Empire. […] Le mariage a trop de charges pour être au goût des libertins, il est trop méprisé au théâtre, et le vice trop favorisé, pour y faire des prosélytes. […] Ce ne fut que quand le goût de la comédie y fut devenu dominant, qu’on ne respecta plus ce joug, que l’adultère le profana, que le divorce le rompit, que les lois furent inutiles.

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