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43. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — TROISIEME PARTIE. Des obstacles qui s’opposent parmi nous à la perfection de la Comédie. » pp. 57-75

J’ai dit aussi que nos Auteurs comiques regardoient comme une espece de honte de travailler sur des sujets qui ont été traités : l’amour-propre est la cause de ce préjugé ; on veut avoir la gloire de l’invention, & on seroit fâché de penser comme tout le monde. […] Alors bien loin de mériter du blâme pour avoir fait une Comédie sur un sujet déjà traité, ils auroient la gloire au-contraire d’avoir su terrasser le vice avec des armes qui avoient été inutiles entre les mains d’un autre. […] La Comédie auroit donc la gloire de travailler à la correction des mœurs, au-lieu que jusqu’ici, elle n’en a changé que les manieres, c’est-à-dire que les mœurs restant les mêmes se font seulement reconnoître à des signes différens de ceux d’autrefois.

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