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291. (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238

L’attrait d’un plaisir honnête ne lui suffit-il pas pour le ramener à un spectacle, selon son cœur, où la vertu qu’il aime, est comblée de gloire, où le vice qu’il hait, ne se montre que chargé d’opprobres, et malheureux même dans ses succès. […] Agamemnon lui-même devient révoltant dès qu’il s’occupe de sa grandeur et de sa gloire. […] Elles affaiblissent en nous l’ardente soif du sang, et la fureur du brigandage ; mais elles nourrissent dans nos âmes l’amour de l’honneur et l’émulation de la gloire. […]  » Ainsi quand, les yeux mouillés de larmes, je viens de voir Zaïre ou Bérénice, j’oublie qu’elles étaient vertueuses, qu’elles ont sacrifié le sentiment le plus cher de leur âme, l’une à la religion de ses pères, l’autre à la gloire de son amant ? […] et ne fait-il pas gloire lui-même de se procurer par son travail de quoi n’être à charge à personne ?

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