quelle odieuse lascheté ; puisque fauorisants de leur presence les spectacles qui sont instituez à l’honneur d’vn Idole, c’est toûjours à la gloire du Paganisme, & au mespris du vray Diev, & de la Religion. […] Car quelle impudence d’appliquer les Oracles Diuins de la Saincte Escriture à la deffẽce des vices, puisque son intention est de nous en faire conceuoir l’horreur, & de nous porter à l’amour de la perfection Euangelique ; & que si elle a des lieux & des passages qui semblent en quelque façon s’accorder à leurs sentiments, on ne les y a pas couchés en faueur des spectacles, & des Chrestiens qui y assistent : mais au contraire pour nous donner dans leur sens mysterieux la connoissance des fruits que nous en pouuõs tirer, & pour nous animer à l’amour des bonnes choses, puisque les Payens mesmes s’échauffent si fort après des sottises, dont ils ne peuuẽt esperer de gloire, & qui ne leur sçauroient produire que de la peine. […] Car ceux qui gaignent leur vie aux dépens de leurs jouës qu’ils exposẽt aux coups & aux soufflets, sont ils pas bien fous de viure ainsi sur le plaisir du peuple, à qui ils se donnent eux mesme en spectacle ; & ceux qui lient entre eux vne partie de manger auec excés, & qui en disputent publiquement la gloire, après s’y estre disposez par vne diette extréme, & qui surpasse ce semble les forces de nostre nature ; sont-ils dignes de loüange ? […] On estime gloire ce qui est vne pure folie ; & de moy i’estime qu’vn Spectateur seroit bien sage s’il reconnaissoit la vanité de tous ces exercices. […] Que ces Spectacles sont rauissants, veritablement ils meritent seuls la meditation d’vn Chrestien, car quel cirq ou quel theatre peut disputer de gloire & de beauté auec toutes ces merueilles ?