Leur foiblesse se connoît quand ils se trouvent, ainsi travestis, avec de bons Ecclésiastiques ; ils manquent de contenance, tous leurs gestes sont contraints. […] De ces hommes innombrables qui peuplent la terre, il n’y en a pas deux qui se ressemblent ; les traits, la physionomie, le coup d’œil, la couleur, la taille, la démarche, le geste, la voix, les talens, les goûts, les passions, les vices, les vertus, le caractère, &c. sont différens. […] Tout mensonge est défendu de Dieu, celui de l’habit, des gestes, des actions, comme celui des paroles : Mendacium in verbo turpe, & idem in habitu. […] Pour moi, je pense que le vrai charme, le vrai talisman du déguisement de sexe, que le libertinage a travesti en culte & en superstition, c’est que les habits d’un différent sexe, quand on les manie, quand on les porte dans des dispositions criminelles, influent même physiquement dans l’impureté, excitent des sensations, des idées, des désirs, des mouvemens de lubricité dans ceux qui s’en couvrent, ou qui les voient, comme si la personne à qui ils appartiennent, étoit présente ; le feu impur qui s’allume naturellement, & que le goût, les discours, les gestes, l’imitation du sexe souffle, attise, sont le vrai charme.