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49. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Diversités curieuses. » pp. 5-37

Ainsi la flûte & le flageolet avoient leur langage, c’est-à-dire sans doute, qu’ils y avoient des airs, des mouvemens qui exprimoient la joie, des airs tendres & languissans, des airs tristes & lugubres, ce qui se trouve dans tous les pays, parce que la nature l’enseigne, aussi bien que les gestes, les regards, les inflexions de la voix Les filles y étoient si accoutumées, qu’elles entendoient leurs amans, & leur rendoient réponse à la premiere entrevue, & souvent se rendoient sur le champ au rendez-vous, à l’invitation de la savante musique de leur Orphée. […] Charles n’y seroit pas allé chercher un Ecclésiastique ; mais l’Académie qui aime les Pantomimes, a suivi d’autes principes en l’adoptant. 2.° C’est la ressource de P.Acteur : il est plus difficile & plus rare d’avoir le geste naturel, noble, & cependant expressif de la vérité, que les Lazzis arbitraires d’un Pantomime qu’on charge, multiplie & diversifie comme on veut. Il n’y a pour chaque sentiment qu’un geste naturel. […] Il n’avois pas tort en un sens ; il déclamoit bien, & peu de Prédicateurs savent déclamer : les uns n’ont point de geste, les autres l’ont mauvais. […] Les yeux d’une jolie Actrice, Au teint vif, aux brillants appas, D’un coup d’œil, d’un mot ou d’un geste Brouillant le code & le digeste, Font mentir Barthole & Cujas.

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