Sur le théâtre paroissent encore des Acteurs & des Actrices, dont tout l’art consiste à transporter aux spectateurs les mouvemens vicieux qu’ils éprouvent, par des discours séduisans, une musique lascive, des chants mous & efféminés à la louange des Dieux & des demi-Dieux des Payens, des gestes expressifs, des peintures naïves, des portraits parlans & animés, des parures riches, pompeuses, immodestes & plus ou moins indécentes, suivant que l’exige la scene. […] Mais l’on peut dire avec vérité que l’Ecriture toute entiere est une condamnation implicite & continuelle des spectacles, puisqu’elle condamne jusqu’à un geste, un clin-d’œil, une parole inutile, & qu’elle ne parle par-tout que de gêne, de contrainte, de violence, de renoncement au monde & à toutes les choses du monde, de sacrifices, de pénitence, de mort à soi-même, de modestie, de recueillement, de retraite, de silence, de suite des occasions du péché & des passions. […] Tout ce qu’on y voit, & tout ce qu’on y entend, parures, décorations, gestes, attitudes, mouvemens, discours, entretiens, chants, larmes, soupirs, privautés, déclarations, intrigues, liens rompus & renoués, tout ne tend qu’à plaire, à toucher, à ravir, à charmer, à transporter.