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464. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

Mais ce que nous lisons dans Ammien Marcellin, met le comble à l’étonnement ; il rapporte que Rome étant menacée de la famine, on prit la précaution d’en faire sortir les étrangers, ceux mêmes qui professaient les arts libéraux ; mais on laissa tranquilles les gens de théâtre, et il resta dans la ville trois mille danseurs et autant d’hommes qui jouaient dans les chœurs. […] La vengeance qu’il cherche à en tirer, en voulant les couvrir de ridicule n’a donc rien de raisonnable, et n’est, au fond, qu’un trait d’ingratitude dont la multitude qui s’amuse de tout, n’aperçoit pas la noirceur, mais que les gens sensés et sans passion ont bien su démêler à travers toutes les vaines déclamations qu’on fait en faveur de ceux qui cultivent l’art de jouer la comédie. […] « Moins utile dans ses succès, continue-t-elle, n’est-il pas moins nuisible dans ses erreurs, et l’acteur qui joue mal, ne fait-il pas moins de tort aux gens que le médecin qui se trompe, ou l’avocat qui bavarde. » C’est ici prendre le changej. […] L’auteur ne prouve donc rien et est hors la question, quand il soutient que l’acteur qui joue mal, ne fait aucun tort aux gens, et qu’il est moins dangereux que le médecin qui se trompe ou l’avocat qui bavarde.

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