Mais dans trois jours vous allez voir la fausseté de ces prétextes, la ville entiere va courir au spectacle ; les rues, les maisons seront désertes ; on montera sur les toits, on se perchera sur les précipices pour les voir : pauvreté, affaires, infirmités, rien n’arrêtera cette folie, on vaincra tous les obstacles ; les gens casses de veillesse y courront avec plus d’avidité que les jeunes hommes les plus vigoureux, déshonoreront leurs cheveux blancs, & se couvriront de ridicule. […] Bien des gens s’imaginent qu’il n’est pas certain que ce soit un péché d’aller à la comédie. […] Ce ne sont pas seulement des chevaux qui courent, ce sont des blasphêmes, des cris, des querelles, des discours licentieux, que de toutes parts on entend, des femmes de mauvaise vie, par-tout répandues & étalées, des libertins, des gens mous & efféminés. […] Dieu ne dit pas moins aux gens mariés qu’aux Religieux : Si vous regardez une femme avec un mauvais désir, vous avez commis adultère dans le cœur. […] Mais il est, dites-vous, bien des gens pour qui le théatre n’est pas pernicieux.