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116. (1765) De l’éducation civile « De l’éducation civile » pp. 76-113

Tâchez sur-tout de nous prouver bien clairement ce dernier point ; car j’observe que les parens, qui s’occupent de l’Education de leurs enfans, vous redoutent étrangement ; que les Personnes, à qui leurs Places prescrivent de la gravité & de la décence, craindroient d’être surpris dans les Temples où l’on débite si pompeusement vos maximes, que bien des gens sensés s’y ennuient ; que vos Prêtres & vos Prêtresses ne jouissent pas encore des droits que les Loix accordent au dernier des Citoyens. […] Vous avez parfaitement réussi dans ce noble projet : ils vous ont regardé comme des hommes divins ; ils n’ont point balancé à vous placer à la tête des gens de Lettres ; que dis-je ? […] Car enfin, depuis qu’on a mis les Poëtes à la tête des gens de Lettres, & les Auteurs dramatiques à la tête des Poëtes, qu’en est-il résulté ? Que l’on s’est accoutumé à regarder tous les gens de Lettres en général comme des Artisans de volupté, & une sorte de Bâteleurs, pardonnez cette expression, uniquement faite pour amuser des hommes désœuvrés. […] Les gens en place trouveront à leur tour, dans le second ordre des Citoyens, des premiers Commis, des Secrétaires, des hommes de confiance, propres à les soulager dans le détail des affaires.

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