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28. (1836) De l’influence de la scène « De l’influence de la scène sur les mœurs en France » pp. 3-21

Et ce fut du sein de ces bacchanales d’où jaillissaient parfois des éclairs de génie, qu’on vit s’élever l’art dramatique, grand et sublime ! […] Issu d’un sentiment religieux, l’art dramatique grossier, barbare, vague, inaperçu à son berceau dans les campagnes de l’Attique, grandit, paré de grâces, d’élégance, brillant de génie. […] Pas un trait poétique, pas une seule étincelle de génie ne jaillit de ces grossières profanations des mystères de la Foi ; les moralités, les farces, et toutes les plates compositions qui suivirent, présentent la même stérilité de pensée, de sentiment et de poésie. […] Le tableau de si hautes vertus, que relève encore la puissance du génie, laisse nécessairement une impression profonde dans l’âme du spectateur. […] Je ne connais pas de scène au théâtre français où la main d’un grand maître soit plus sensiblement empreinte, et où le sacré caractère de la vertu l’emporte plus sensiblement sur l’élévation et le génie.

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