Les observations faites avec goût relevent les beautés & les fautes de ce pere de la Tragédie Britannique, que les anglois mettent sans façon au-dessus de Corneille, & que les françois, depuis qu’ils sont anglomanes, placent modestement à côté. […] Il n’y a pas de piece qui fût soufferte sur le Théatre françois, si on n’en élaguoit la moitié. […] Une société de littérateurs a entrepris aussi une traduction en françois du même poëte. […] Il est à souhaiter que le Théatre françois ne l’adopte pas ; il n’y a que trop d’une Phedre pour l’intérêt de mœurs. […] Le Comte Campi a beaucoup étudié le Théatre françois ; &, à l’exemple de Corneille, a mis à la tête de ses pieces des observations sur la tragédie, qui annoncent un homme d’esprit & de goût : mais son patriotisme le trahit, il prodigue des éloges au grand nombre de dramatiques italiens qui le méritent peu.