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28. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre V.  » pp. 129-160

C’est encore en général, le caractère français, puisque tous les français sont persiffleurs. […] Peut-elle ne pas en obtenir le pardon, devant des spectateurs Français, si fort indulgens pour le sexe, par une suite de la galanterie nationnale. […] Cette décence superficielle, & de convention, qui sert de voile à la corruption du cœur, forcera toujours le théatre Français à un vernis de décence, & à une dépravation réelle, le spectateur se brisera contre l’écueil que lui-même y a fait naître, comment s’en s’auveroit-il ? […] Je dis plus, qu’on s’en rapporte au théatre même, qui prétend ne faire que jouer, representer ce qui se passe dans la société, & l’on aura du sexe français des idées plus justes, qu’avantageuses : le mariage, dit-on, est le terme de tous les désirs. […] On veut dans l’un & dans l’autre se moquer de la frivolité française, que la galanterie, & le théatre, qui en est le centre, ont porté jusqu’au comble.

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