Ce qui a fourni la matiere de plusieurs tragédies, bonnes ou mauvaises, & qui traitent avec raison de tiran & de monstre, ce même Prince que leurs Préfaces appellent grand, & à qui la protection éclatante qu’il a accordé au théatre, devroit procurer quelque ménagement de la part des poëtes tragiques. […] Pour soutenir cet orgueil insensé, & cette ambition démésurée, & fournir à tant de folles dépenses ; il fallut fouler les peuples par des exactions énormes, & se rendre le cruel tiran de ses sujets ; mais qu’importe qu’il en ait exprimé tout le sang, il n’en sera pas moins grand. […] Pour fournir aux folles dépenses, il accabla le peuple d’exactions énormes, & les ayant poussés à bout il alluma le feu de la révolte, il l’alluma dans le cœur des plus honnêtes gens, & des plus fidéles sujets par l’indécence & l’impiété de ses jeux : On ne peut disconvenir que les spectacles que les Juifs n’avoient jamais souffert chez eux, quoique soumis aux Grecs depuis Alexandre, quoique liés aux Athéniens chez qui le théatre étoit plus florissant, que ces spectacles ne fussent absolument contraires à l’esprit de leur Réligion, à la loi de Moyse, qui condamne tous ces excès, & à leurs mœurs naturellement graves, sérieuses, modestes & même assez réglées depuis le retour de la captivité de Babilone ; ils avoient donc raison de s’opposer à ces innovations pernicieuses où tout devoit les allarmer & les révolter. […] C’étoit enseigner à la nation, la débauche, la prostitution, & lui en fournir les moyens.