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6. (1666) Seconde Lettre de Mr Racine aux deux apologistes des Hérésies Imaginaires « De Paris ce 10. Mai 1666. » pp. 193-204

Voilà ce qu’il pense, et c’est ce qu’allégua un jour fort à propos un de vos Confrères, car je ne dis rien de moi-même. C’était chez une personne, qui en ce temps-là était fort de vos amies, elle avait eu beaucoup d’envie d’entendre lire le Tartuffe, et l’on ne s’opposa point à sa curiositéh, on vous avait dit que les Jésuites étaient joués dans cette Comédie, les Jésuites au contraire se flattaient qu’on en voulait aux Jansénistes, mais il n’importe, la Compagnie était assemblée, Molière allait commencer lorsqu’on vit arriver un homme fort échauffé, qui dit tout bas à cette personne : Quoi, Madame, vous entendrez une Comédie, le jour que le Mystère de l’iniquité s’accomplit ? […] Reconnaissez donc, Monsieur, que puisque nos Comédies ressemblent si fort aux vôtres, il faut bien qu’elles ne soient pas si criminelles que vous dites. […] Mais, Messieurs, il n’est pas que M. le Maistre n’ait fait des Préfaces, et vos Préfaces sont fort souvent de fort gros Livres. […] Vous vous étendez fort au long sur celle qu’on a faite de Térence, vous dites que je n’en puis tirer aucun avantage, et que le Traducteur a rendu un grand service à l’Etat, et à l’Eglise, en expliquant un Auteur nécessaire pour apprendre la Langue Latineo.

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