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143. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VI. Suite de l’infamie civile. » pp. 126-152

Tout cela est fort incertain et fort peu important ; qui pourrait épuiser ou imaginer les raffinements du luxe et de la vanité des femmes, surtout des Comédiennes ? […] Si on ne doit pas souffrir leur tableau, à plus forte raison l’original. […] La dépravation des mœurs subsista si bien, malgré la réforme du théâtre, que les plus infamantes flétrissures, les lois les plus sévères, les plus grands efforts des Empereurs Chrétiens, ne purent l’arracher de son fort. […] La Comédie n’en peut tirer qu’un fort petit avantage, ou plutôt cette loi se tourne contre elle. […] Il ne le pouvait pas même, puisque l’Eglise s’étant constamment déclarée dans tous les siècles contre l’assistance aux spectacles et à plus forte raison contre le métier de Comédien, qu’elle a toujours anathématisé et privé des sacrements, un Prince Chrétien ne pouvait se déclarer authentiquement contre sa doctrine, en traitant d’innocent ce qu’elle proscrit comme criminel.

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