C’est un berger pieux & riche qui donne son bien à sa Paroisse, pour y former un établissement utile aux bonnes mœurs, pour lesquelles son entrée dans le Clergé, & son élévation à l’Episcopat ne permettent pas de douter qu’il n’eut du zele. […] L’Auteur du Mémoire invoque un autre Evêque, qui, quoiqu’il ait vécu dans la Cour la plus fastueuse, & formé de grands Princes, n’en avoit pas moins les modestes sentimens & l’aimable simplicité des bergers. […] Une possession paisible de douze siecles devoit assurer le repos des Salenciens : malheureusement le théatre s’est emparé de leur pieuse fête, l’a parodiée, & en a formé une fête galante, que le Sieur Favard en 1769, & le Sieur de Pezai en 1774, ont fait jouer sur le théatre de l’Opéra-Comique, dont ils l’ont rendue très-digne. […] La Reine qui aime & protege la vertu, s’est déclarée pour ces filles ; tout le public y a applaudi ; les tribunaux leur ont rendu justice, & condamné les injustes prétentions que deux comédies licencieuses avoient fait former au Seigneur, au préjudice des bonnes mœurs, si heureusement maintenues dans Salenci, par le couronnement de la Rosiere. […] La description voluptueuse des graces & de la parure des Rosieres, les sentimens amoureux qu’elles excitent & qu’elles éprouvent, le langage galant qu’on leur tient, leur facilité à l’écouter & à y répondre, les rivalités qui forment l’intrigue, jusqu’à la maniere ingénieuse si opposée au caractere des paysans : défaut qu’on reproche avec raison aux églogues de Fontenelle.