Le Théâtre des Anciens58 se divisait en trois principales parties qui formaient pour ainsi dire trois différents départements, celui des Acteurs qu’ils appelaient en général la Scène ; celui des Spectateurs qu’ils nommaient particulièrement le Théâtre et l’Orchestre qui était chez les Grecs le département des Mimes et des Danseurs, mais qui servait chez les Romains à placer les Sénateurs et les Vestales. […] Que s’il venait quelque orage qui interrompit les spectacles, il y avait derrière le Théâtre, des portiques où le peuple se retirait, et qui dans d’autres temps servaient de promenades : car les Galeries qui en formaient l’enceinte, renfermaient au milieu un espace découvert qui était un jardin public. […] Il aima94 pourtant l’art des Histrions, dit encore Capitolin, qui sous des Fables et des noms empruntés tournaient en ridicule ceux qui formaient ou entretenaient des intrigues d’amour. […] Mais toutes ces choses jointes aux circonstances qui accompagnent les représentations des Comédiens, forment des spectacles défendus par l’Ecriture, par les Pères, les Conciles, et les Scholastiques, comme nous venons de le voir ; et s’il était nécessaire d’y joindre les derniers Casuistes qui ne passent pas pour les plus sévères, on serait peut-être surpris de voir qu’Escobar porte l’horreur qu’il a des Comédies jusqu’à ne point approuver qu’on en souffre dans un Etat. […] » Saint Cyprien dans la Lettre soixante-unième, selon Pamelius, ou la douzième dans l’Edition d’Oxford, répondant à Eucratius qui lui avait demandé, si l’on pouvait souffrir dans la Communion de l’Eglise, un Comédien qui avait quitté le Théâtre, mais qui s’appliquait à former des Acteurs pour y monter, il décide nettement que c’est une chose indigne de l’Eglise de souffrir un exercice si infâme : car si la Loi maudit les hommes qui osent prendre des habits de femme, ne doit-on pas condamner davantage ceux qui deviennent pour ainsi dire tout efféminés pour apprendre à faire des gestes mous et lascifs.