Le sacrement seul forme le lien qui ne fait des deux qu’une même chair. […] Voilà ce qui forme les prosélytes du célibat. […] Pour un jeune homme qui prend le froc, il y en a mille qui prennent une maîtresse au spectacle ; pour une fille religieuse, le spectacle forme mille coquettes, & en les jetant dans l’incontinence, les dégoûte d’un établissement légitime, & leur en fait trouver les peines insupportables. […] Voilà ce qui forme & consacre ce nœud sacré, ou plûtôt ce qui le souille & le profane. Pour le consentement des parens, dont la nature, la loi, la conscience, le bien public, l’intérêt du particulier, font un devoir essentiel, non seulement il n’est jamais ni attendu ni demandé, mais l’engagement est toûjours contracté & entretenu à leur insçû, ou contre leurs ordres & leur opposition, contre laquelle on se roidit opiniâtrément, révolte dont on fait un acte héroïque qui forme le nœud de la piece ; & pour tout dénouement bien édifiant & bien instructif pour la jeunesse, on se passe de ce consentement, on l’arrache par force, on le surprend par des mensonges, on trompe par des déguisemens absurdes & sans aucune vrai-semblance, comme sont tous ceux du Théatre Italien, par de faux actes d’un Notaire affidé, par un changement de nom, un parent supposé, &c. que sais-je !