/ 432
38. (1640) L'année chrétienne « De la nature, nécessité, et utilité des ébats, jeux, et semblables divertissements. » pp. 852-877

Tertullien se moquait de ceux qui contraignaient les Chrétiens à adorer les Idoles, et à leur offrir de l’encens par force, et à contrecœur. […] l’homme n’est pas un pur esprit, mais un esprit lié à un corps, qui a besoin du corps, pour faire ses fonctions ; et comme il a besoin du sommeil, du manger, du boire, du repos, pour réparer les forces du corps affaibli ; aussi a-t-il besoin de quelque récréation pour rafraîchir les forces de l’esprit. Les Anges, qui sont de purs esprits, hors du mélange d’un corps, n’ont pas besoin de tels jeux, et récréations, étant incapables d’altération, ou de diminution de leurs forces, et puissances spirituelles : l’esprit de l’homme est comparé à un arc, si vous le bandez toujours en fin il se rompra. […] de peur, dit-il, de le rompre ; car demeurant ainsi courbé, il a plus de force pour s’étendre : et moi, ajouta le Saint, j’en fais de même, je me recrée avec cet oiseau, afin qu’avec plus de vigueur, de corps et d’esprit, je m’emploie puis après aux affaires sérieux de ma charge. […] Faire ainsi, n’est pas une récréation, mais une occupation ; ni un divertissement, mais un accablement ; ni un soulas de l’esprit, mais une ruine : il en est du jeu, et des récréations, comme des viandes, du sommeil, et de la médecine, en prendre trop, c’est détruire sa santé et ses forces, non pas les réparer, il en est de même du jeu.

/ 432