Il alloit à la comédie, mais à regret & par force, pour accompagner M. le Dauphin, que sa charge l’obligeoit de suivre, comme Naaman accompagnoit son Roi au Temple des idoles par le devoir de sa charge, sans prendre part à l’idolatrie qu’il détestoit ; ses soins à écarter les dangers & à en dégoûter ce Prince, n’empêchèrent pas, tant le poison est grand, qu’il ne devint amoureux de quelques Actrices, & ne causât au Roi son père des chagrins très-vifs par ses galanteries avec elles. […] Cette idée dictée par l’enthousiasme d’un amateur, cette comparaison de deux hommes grands, chacun dans son genre, sont absolument fausses, soit en comparant esprit à esprit, objet à objet, travail à travail ; il s’en faut bien qu’il faille autant de pénétration, d’étendue, de précision, de justesse, de force pour faire parler les Héros de Corneille, que pour embrasser le système du monde.