/ 292
4. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien quatrieme. Sur la vanité & le danger des Bals, & des Danses en particulier, Tiré de la Bibliotheque des Predicateurs, composé par le Reverend Pere Vincent Houdry de la Compagnie de Jesus. » pp. 57-66

Veritablement, si l’extravagance ne s’étoit naturalisée dans nos mœurs, nous nommerions folie ce qu’on appelle gentilesse. On a raison d’appeller des joueurs dans ces assemblées, afin que l’ame étant occupée par l’oreille, les yeux ne s’offensent pas de tant de mouvement irreguliers : cela veut dire, qu’une folie en couvre une autre. […] N’est-ce pas une folie, mais une folie du premier ordre, de sauter, de remuer le corps par bond, de se tourner, d’aller, de venir de côté, & d’autre ? […] La danse chez les Romains n’étoit pas permise aux honnêtes gens : ce qui a fait dire au plus éloquent de leurs Orateurs, que c’estoit une espece d’yvresse defendûë aux personnes, qui font profession de vertu, & c’est peut-être dans cette pensée, qu’un savant Ecrivain de nôtre siécle l’appelle une folie, qui passe de la tête jusqu’au pied.

/ 292