Elle demande seulement si ce bonheur n’est pas altéré par le souvenir de la Foi de ses Peres. […] Cependant sa gouvernante lui parloit sans cesse de la foi de ses peres ; elle est Chrétienne où Musulmane au gré du Poëte. […] Ce Prince, scrupuleux observateur de la foi qu’il avoit donnée, relève encore ce mérite, par une acction digne du plus généreux Monarque, pour manquer à sa parole par caprice, & sans autre motif que sa volonté ! […] L’inquiétude même où ce tendre pere étoit de savoir si sa fille abandonnoit une fausse Religion pour la vraie, y auroit encore contribué ; mais on vient de voir un Prince rassuré sur la foi de sa fille, exciter ses amis à partager sa fermété, remettre son sort & celui de ses enfans entre les mains de son Dieu ; & tout-à-coup ce Héros oublie son intrépidité, succombe à sa joie, & expire.