Corneille flatte mon amour propre ; il me persuade l’excellence de mon être ; il élève mon âme. Je lui en sais gré. » Ce langage Cornélien qui flatte si fort l’amour propre Volterrien, n’est que le mépris des Dieux et des Rois, qui anime partout Corneille. […] Ces dieux qui l’ont flatté, ces dieux qui m’ont trompée, Ces dieux qui dans Pharsale ont mal servi Pompée, Qui la foudre à la main ont pu voir l’égorger. […] Je sais, sans me flatter que de sa seule audace Un homme tel que moi doit attendre sa grâce. » La moitié de cette pièce est sur ce ton de révolte et de régicide ; elle n’est toute entière qu’une conjuration tramée contre un Roi légitime par son Vizir, son frère, et sa Sultane favorite, et traversée par des folies amoureuses qui la font manquer : folies fades, ridicules et sans vraisemblance dans un Prince qui ne se fait point de scrupule d’envahir le trône, et a la faiblesse de se sacrifier à sa maîtresse, et de se perdre avec elle. […] Je verrai Rome en proie aux plus cruels malheurs, D’une tremblante main flatter la tyrannie, Ne gémir qu’en secret de la voir impunie, J’entendrai ses soupirs, et lâche citoyen, Pour venger mon pays je n’entreprendrai rien !