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35. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29

Enfin Plaute dans sa Cistellaria (Scen. 1.) demandant à une Courtisanne comment elle avoit été déshonorée, lui fait répondre fort naturellement : C’est par le moyen du spectacle : ma mere m’y mena, un jeune homme s’y trouva près de moi, il me plut, me flatta, il m’eut bien-tôt séduite ; l’entrée de mon cœur étoit alors facile : Quo pacto insinuavit se ad te ? […] J’ai rassemblé, dit l’Ecclésiaste, tout ce qui peut flatter les sens, je n’y ai trouvé que vanité & affliction d’esprit. On aime la douceur & l’harmonie du chant ; j’ai formé les plus délicieux concerts, les plus brillantes voix, les meilleurs instrumens, la plus parfaite musique ; le rendre Lulli le profond Rameau, la brillante Fel, le moëlleux Geliotte, ont agréablement flatté mon oreille : Feci mihi cantores & cantatrices. […] La corruption du cœur égare & aveugle tous les trois ; chacun s’y satisfait en se repaissant de ce qui le flatte. […] Les applaudissemens & les faveurs flattent à la fois la sensualité & la vanité.

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