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233. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

Puisque, comme le remarque le même orateur, “quand la religion monta sur le trône avec Constantin, on put se flatter que les siècles d’Auguste et de Périclès allaient renaître à la fois avec l’éloquence des pères de l’église…. […] Les acteurs tragiques n’étaient donc alors, à vrai dire, que des historiens dont le talent devait jouir d’une considération d’autant plus grande à Athènes, qu’il en relevait toute la gloire, et qu’il en flattait l’orgueil et la vanité. […] Nous ne songeons qu’à émouvoir les passions par le mélange de l’un et de l’autre, et les hommages que nous rendons quelquefois à la raison, ne détruisent point l’effet des passions que nous avons flattées. Nous instruisons un moment, mais nous avons longtemps séduit ; et quelque forte que soit la leçon de morale que puisse présenter la catastrophe qui termine la pièce, le remède est trop faible, et vient trop tard. » Quelle est donc l’heureuse influence du théâtre pour nous corriger, s’il ne fait que flatter nos passions, et nous présenter tardivement un remède impuissant ?

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